Comment j'ai écrit un roman sans m'en rendre compte - Annet Huizing

Comment j'ai écrit un roman sans m'en rendre compte

-Annet Huizing -

Edition SYROS 2016

184 pages

Prix : 14.95€ (ebook : 11.99€)

Version Originale : Hoe ik per ongeluk een boek schreef (2014)

" Le lecteur doit vivre ce que tu vis ", avait dit Lidwine. Mais qu'est-ce que je vivais au juste ? J'avais pas l'air maligne avec mon rêve de devenir écrivaine. Et là, une idée m'est venue. J'allais raconter comment Dirkje était entrée dans notre vie. J'ai ouvert mon ordinateur portable et j'ai retroussé mes manches. Mais mes doigts sont restés immobiles sur le clavier. Avant d'en venir à Dirkje, il faudrait d'abord que j'écrive que ma mère n'est plus là, et que je parle de mon père et de Kalle, de notre maison et du fait qu'on ne mange jamais à table. Je devais commencer par le commencement. Mais où commençait le commencement ? Il était une fois une fille à Hilversum ?

Mon avis :

C'est le type de roman dont on comprend le titre à la dernière, toute dernière page. Je dois dire que j'ai été surprise... agréablement surprise par ce livre.
C'est un texte assez court et s'en est d'autant plus surprenant...

Qu'il puisse vous chambouler autant.
Ce livre a deux parties mélangées ensemble : la partie "Comment écrire un roman conseils et astuces" et la seconde "Comme l'écriture vous permet-elle de vous accepter, dans le présent et le passé".
On dirait deux thèses philosophiques.. Dans un roman accessible à un collégien.
C'est aussi ce qui fait son pouvoir : il très abordable. L'écriture est très simple et on tourne facilement les pages. Il ne fait que 180 pages et de ce fait ne fait pas peur à d'éventuels "lecteurs débutants".

"- Les dialogues, c'est comme les vraies conversations : ce qu'on ne dit pas est au moins aussi important que ce qu'on dit."

D'abord la partie "Apprenons à écrire un roman" : ce livre est un manuel caché. Vous ne vous en rendez pas compte mais à la fin vous savez écrire un roman, acceptez les critiques et ne jamais renoncer. Comme ça, juste en lisant un roman.
Tinka (Katinka) est une collégienne norvégienne de 13 ans qui souhaiterait apprendre à écrire. Sa voisine Lidiwine, célèbre écrivaine va lui donner ses astuces. Ce qu'elle ne sait pas c'est que Lidiwine profite de l'écriture pour libérer Tinka de tout ce qu'elle enferme depuis son enfance.

"Mais avant tout, le talent est la capacité de se laisser gagner par le doute"

Au début je ne supportais pas le personnage principal de Tinka. Elle raconte son histoire à la première personne et je la trouvais assez énervante.
J'adore le prénom Tinka. Ça me fait penser à TinkerBell (la fée clochette).

Et comme tout bon personnage elle évolue. Elle se fait évoluer elle-même. Ce roman est un jeu permanent entre la réalité et l'illusion, entre Tinka et Tinka enfant, ce qu'elle a toujours caché.

"- On a longtemps parlé de ce qui était pire : que ton amour te quitte ou que ton amoure meure ?
- Et quelle a été votre conclusion ? ai-je demandé.
- Que ce sont deux espèces différentes du pire."

Ce roman montre les pouvoirs de la lecture et de l'écriture : un livre qui pourrait paraître enfantin va en réalité vous changer, vous lecteur et elle, Tinka, par l'écriture du roman. Dans chaque bon roman, le personnage principal va comprendre quelque chose et c'est quand le lecteur le comprend qu'il aime le livre.
Que la lecture le change.

Un très bon livre pour débuter l'écriture... Ou la lecture.

Note : 4/5

"Show, don't tell"

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10 août 2018