Kushiel #1 : La Marque
-Jacqueline Carey -
Edition MILADY 2014
959 pages
Prix : 12.90€ (ebook : 9.99€)
Phèdre
a été marquée par le dieu Kushiel, ce qui lui vaut d'éprouver à jamais le
plaisir dans la douleur. Un don unique et cruel qui a fait d'elle la plus
convoitée des courtisanes… et une espionne exceptionnelle. Très vite, Phèdre va
découvrir l'existence d'un complot mortel qui pèse sur son peuple, et se
retrouver embarquée dans une aventure épique et déchirante, qu'il lui faudra
mener jusqu'au bout.
Ce livre est un vrai chef d'œuvre. Il rentre dans mes lectures
préfères de tous les temps sans aucun doute. Je ne sais pas si la longueur joue
mais elle amplifie vraiment l'effet qu'a eu ce livre sur moi.
Vous savez ça arrive très
rarement, ce moment où un évènement, quelqu'un ou un objet change radicalement
votre façon d'être, de penser ou de voir les choses. Kushiel rentre dans cette
catégorie et je vais essayer de vous dire pourquoi.
"C'est ainsi que je suis venue au monde, affecté du nom
synonyme de malheur et d'un œil rehaussé d'une touche sanguine"
Vous résumer 950 pages est beaucoup trop compliqué donc je vais
découper l'histoire en deux parties.
La première partie qui compose la moitié du livre raconte
l'apprentissage de Phèdre, le personnage principal du roman. Nous suivons le
protagoniste depuis son plus jeune âge où sa mère l'enverra dans la cour de la
nuit, une des douze maisons de la ville d'Elsia. Elle a beaucoup de mal à
s'intégrer, principalement à cause de sa marque, qui la rend sujet à beaucoup
de moqueries et de regards pesants. Malgré ça elle se réfugie dans la lecture
pour y trouver un semblant de réconfort. D'un côté, la Cour de la Nuit lui
apprendra à être convenable et bien servir, de l'autre les livres lui
apporteront connaissance et découvertes.
Elle commence notamment à découvrir Naamah, déesse du plaisir
qui aurait couché avec des milliers d'hommes pour satisfaire son désir. Elle
développera au fil des ans une fascination intense pour ce culte. C'est Anafiel
Delaunay, un noble de la cité, qui repérera ces talents lors d'une cérémonie.
Son vrai apprentissage commencera lorsqu'elle sera sous l'enseignement de
Delaunay et qu'elle vouera sa vie à servir Naamah. Sa marque et ces talents
dans son activité lui voudront le surnom "d'Anguissette", qui
n'apparaît que toutes les trois générations. Elle deviendra alors l'une des
courtisanes les plus convoités de la ville et elle jouera de ces services pour
soutirer des informations. Cette partie peut sembler assez longue et ennuyeuse
mais au fond on s'attache vraiment aux personnages et les relations qu'elles
développent tout autour d'elle.
L'auteur a vraiment misé
sur la longueur et une description tellement détaillé que son personnage
devient presque réel.
"Ce sont des assassins professionnels, ils ont emporté
leurs morts avec eux. Ils vont effacer leur trace... Ils vont revenir."
Après avoir construit son
personnage, c'est dans la deuxième partie que Phèdre no Delaunay se développe.
Pour des raisons évidentes je ne dirai pas ce qu'il se passe
dans cette partie car les retournements de situations et les actions
s'enchaînent sans cesse. Mais une chose est sûre. L'apprentissage de Phèdre
depuis son plus jeune âge lui a permis d'affronter toutes les épreuves qu'elle
traverse. Bien qu'elle est aussi l'aide de son garde du corps, Joscelin, un
casselin qui a voué sa vie à la protéger.
Dans la vie de tous les jours, on manie des choses sans
réfléchir, par réflexes, ou par habitude. Mais quand on est confronté à une
chose inhabituelle ou nouvelle on doit puiser dans nos ressources pour parer la
situation. C'est le propre même de l'homme: s'habituer. Et bien Phèdre nó
Delaunay doit puiser dans tout ce qu'elle a appris au cours de son enfance pour
se sortir de situation qui pourrait non seulement lui coûter la vie... Mais
aussi à tout son peuple.
"L'anguissette de
Delaunay, dit-il d'une voix nonchalante"
L'anguissette Phèdre nó
Delaunay, est la narratrice du roman. On a accès à toutes ses pensées et elle
raconte les évènements au passé avec un regard critique sur ces agissements: on
suppose donc qu'elle raconte cette histoire bien après les évènements. Sa description
est complète sur tous ces aspects: physique (qui évolue constamment avec
l'âge), morale (chamboulée en permanence), physiologique et aussi culturelle.
Après un certain stade, le lecteur ne fait presque plus qu'un
avec Phèdre. Si un personnage meurt, on peut presque ressentir la douleur du
personnage. Évidemment ce n'est que mon impression mais si vous lisez le livre
vraiment jusqu'au bout il est impossible de ne pas ressentir ces sensations.
"Saviez-vous que Dominic et Thérèse Stregazza ont quatre
enfants ? Tous princes par leur lignée et tous élevés dans l'une des grandes
maisons d'Angelines ?"
Oui ce genre d'info au-dessus apparait
souvent dans le livre.
Est-ce utile ? Pas vraiment. Du
moins ça ne fait pas avancer l'histoire. Mais si je vous dis qu'avec toutes ces
infos on peut écrire l'arbre généalogique de cinq générations royales de trois
peuples différents qui n'ont jamais existé ?
Et oui, Jacqueline Carey a créé une Histoire dans son propre livre. Ne
parlons pas de tous les noms des personnages rencontrés qui dépassent les
200... Japheth nó Églantine- Vardennes sérieusement ??! Ah oui aussi il va
falloir regarder la carte très souvent car apprendre les noms de contrées ne
suffira pas à se repérer ^^'
"- Vous êtes la
reine ma chère. Choisir est un luxe que vous ne pourrez peut être pas vous
permettre."
La notion du sexe dans ce livre me
laisse vraiment perplexe. Je n'arrive pas à percevoir ce que l'auteur veut
laisser passer comme message. Phèdre apprécie de souffrir pendant un rapport,
pourtant elle déteste ce don qu'elle a. Elle utilise toujours le sexe comme une
arme pour parvenir à ces fins mais elle déteste ces clients. Son pire cauchemar
est Melisandre qui a failli la tuer, pourtant elle éprouve un profond désir
pour elle.
Dans tous les cas, si vous lisez le
livre ne vous laissez pas déstabiliser par cette partie du roman. C'est un
monde fictif où les notions sont totalement différentes des nôtres. Je dis ça
parce que j'ai failli au début lâcher la lecture plusieurs fois à cause de ça. Mais
finalement j'ai pris du recul et je ne suis pas déçu d'avoir fini ce livre.
"D'une main sur
ma nuque, il me maintint en lace tandis que l'autre défaisait ses
chausses."
Quand on entend Fantasy, on s'imagine l'anneau
de Sauron ou le dragon d'Eragon survolant la Crête. Et bien dans ce livre rien
de tout ça. Des apparitions surnaturelles oui, des divinités invincibles oui
mais rien qui crache du feu ou qui mesure la taille d'un immeuble. La fantasy
est totalement différente dans ce roman, elle apparaît sous forme spirituelle.
C'est ce qui rend l'histoire aussi puissante et réaliste en même temps.
"Le masque de
bronze de Kushiel dansait devant mes yeux, sévère et plein de compassion."
La nostalgie. La frustration. La
fascination. Et l'envie. C'est tout ce que j'ai ressenti à la fin du livre et
en y repensant après. A cet univers imaginaire et pourtant complet dans toutes
les formes possibles. Je veux lire la suite. Non... Je dois lire la suite.
Bref que peut-on en
tirer de ce livre ? Des leçons de vie ? L'importance de l'apprentissage ? La
tolérance des différences et des cultes comme celui que pratique Phèdre ? Peu
importe quel style de livre vous aimez, lisez ce livre il est vraiment
important en plus de son histoire et ces personnages passionnants !
"La douleur fait disparaitre tout le reste. Dans la douleur n'existe plus qu'un présent éternel."
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